C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'y suis point allée.
La capitale du pruneau, Agen, est sans doute une ville fort agréable à visiter et d'ailleurs sa réputation n'est plus à faire. Non elle n'est plus !
Bizarrement, elle me rappelle un exercice de diction que le professeur de français, au collège, s'évertuait cyniquement à nous faire répéter inlassablement jusqu'à ce que mort (de rire) s'en suive. Celui-ci consistait à lire encore et encore la phrase suivante : "pruneau cuit, pruneau cru" ! Ce faisant à force de répétition et à vitesse en constante progression... je vous laisse deviner vers quel carnage cela peut conduire !
Ne saviez-vous pas que le prof de français est un être fourbe et désopilant ?
Une fois de plus, la confiance aveugle envers mon tableau de bord et son système de navigation par satellite se révéla payante (que ferais-je sans lui ?). J'arrivais à destination. Une maison en pierre du 19ème siècle aux fenêtres étroites laissant filtrer une lumière tamisée qu'une ombre venait obscurcir par intermittence. Sans doute le maître des lieux qui s'adonnait aux derniers préparatifs.
"Regarde ta montre, il est déjà huit heures" et me voilà !
Je me présente devant la porte (d'époque !). Point de sonnette. Je frappe avec mon petit point fragile mais avant que le second coup n'arrive à toucher son but, mon hôte se présente tout fringant, le sourire carnassier, le poil soyeux et brillant de mille feux, animé par une fougue incontrôlable et laissant échappé, bien malgré lui, un long filet de bave glaireux qui n'en finissait pas de descendre avec le sol. Arthémis m'accueille chaleureusement, mais aussitôt, sous l'ordre de son pourvoyeur de nourriture, il regagne bien vite sa couche au fond du salon. J'entre, je découvre les lieux. On me fait visiter l'édifice de haut en bas et d'est en ouest. Matériaux nobles, décoration en harmonie avec le milieu qui l'entoure. Authenticité et sobriété sont de mise.
Je me plie à l'invitation de mon hôte, je m'installe sur le sofa avec complaisance me laissant envahir par la chaleur du poêle à bois juste derrière moi. Je m'abandonne à cette douceur m'enfonçant dans le canapé comme s'il voulait m'engloutir. Le tout en buvant avec délectation une coupe de champagne (fort attendue), lorsque je m'entends dire qu'il faut aller quérir des provisions de bois pour la nuit, si l'on veut garder ce confort chaleureux et douillet mais que cela nécessite un petit effort physique.
Quand on habite la campagne, il faut savoir revêtir l'habit de Charles Ingals et jouer au bûcheron de pacotille dominical !
* "Les deux écoles"- MS
5 commentaires:
quel récit épique !!! un peu de bois pour se chauffer pendant les longues soirées d'hiver au coin du feu de cheminée ...le pied !
j'aime bien les allusions aux chansons que tu as inclus dans le titre et dans le texte : j'ai cru reconnaitre Michel Sardou et Claude François ..amusant et innatendu !!
ouh !! les Stones avec "paint it black" !! what a great pleasure for me !! thanks !!
une chanson bonus se trouve à la fin de mon dernier billet !!
come on comme on !!
Jean-philippe : parfois je me demande d'où me vient mon inspiration ?
With my pleasure Jean Philippe, il y a des chansons qui ne se démodent pas et celle-ci en fait partie !
Pour ta chanson, je m'y retrouve complètement !
Ta petite maison dans une prairie ? Elle m'a l'air bien chaleureuse et griller des châtaignes dans la cheminée c'est mon délire complet!
Le seul problème c'est la connection internet…
@ Nina : même les nouvelles technologies arrivent jusqu'aux villages de la France profonde !
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