mercredi 8 avril 2009

Cent vingt minutes de bonheur...

En Thaïlande, le massage se pratique à titre préventif et thérapeutique. Il est particulièrement efficace pour traiter les douleurs dorsales, les problèmes de circulation, les maux de tête, les insomnies, les angoisses, la fatigue généralisée, le stress etc. Pratiqué régulièrement il rend la vie quotidienne plus harmonieuse. Traditionnellement, on l'enseigne dans les temples bouddhistes, l'école la plus fameuse étant celle du Wat Po, de Bangkok. Le soin du corps n'est jamais loin de celui de l'âme. D'ailleurs le massage thaï s'il dénoue les tensions physiques permet également de libérer les émotions négatives.



D'ailleurs, il est très fréquent de voir, à Bangkok, fleurir les vitrines des salons de massages dans lesquelles les clients, venant tout juste de quitter leur labeur quotidien, viennent s'abandonner au délassement, bien mérité, d' un massage de pieds d'une demi-heure et d'en ressortir emprunts de plénitude.




Entrer dans ces lieux qui respire le calme et la plénitude. Baignés par une musique d'ambiance des plus relaxante. Accueillis par des sourires angéliques accompagnés par les civilités d'usage. C'est un début prometteur qui s'annonce.
Assis sur un banc en rang d'oignons. Oui, car même dans ces lieux-là, le tourisme de masse fait des ravages en s'imposant par d'incessantes déferlantes de cars déversant des hordes d'étrangers venus goûter à la-spécialité-du-pays-qu'il-ne-faut-manquer-sous-aucun-prétexte ! Pour un peu, ça ressemble à la chaîne de montage de l'usine locale, façon douceur asiatique. Seul bémol de ce lieu commun que tout le monde s'arrache, victime de son succès.

Pour calmer les ardeurs de ces messieurs, rongés par le fantasme et accessoirement les échauffements de pieds ayant arpenté la journée durant la ville et ses attraits. Un jet d'eau froide et drue est projeté sur vos pieds pendant de longues secondes. Après quoi, à l'aide d'une mixture s'apparentant à un exfoliant, ils sont frictionnés vigoureusement avant d'être rincés.



Vous êtes alors conviés à emprunter un escalier en teck menant aux étages supérieurs, ce qui a bizarrement pour effet d'en émoustiller quelques uns à peine remis de la sensation "jet d'eau".

Arrivés là-haut, plusieurs salles se succèdent. Des toiles , de couleur sable, montées en baldaquin dissimulent des matelas composés en duo et posés à même le sol sur un parquet surélevé. C'est alors que les esprits s'exaltent (une fois de plus). Il faut se déshabiller ! Ne garder que ce que la décence nous impose à savoir slip/caleçon/boxer/culotte/string. Certaines âmes sensibilisées par les froissements de tissus dont chacun se débarrasse allègrement, n'hésitent pas à fureter, d'une oeil malicieux, pris par une frénésie mêlée de curiosité pour découvrir à quoi ressemble sa voisine/son voisin en tenue d'Eve/d'Adam (ou presque).

De charmantes personnes, que l'âge de la retraite aurait, chez nous, tenu éloigné du monde du travail depuis belle lurette, commencent leur labeur. Un tripotage de pied, en bonne et due forme avec points de pression d'acuponcture aux endroits stratégiques et dont pas un centimètre de chair n'est épargné. Surprenant parfois mais tellement apaisant, on s'abandonne aisément entre ces mains expertes qui vous manipulent avec autant de douceur que de fermeté.


C'est maintenant aux jambes de se faire malaxées, étirées et comprimées par des mains, genoux et... autres pieds. C'est alors que seul le bruissement des mains glissant sur les peaux n'est perceptible, que des gémissements masculins non dissimulés viennent briser le silence, suivis de très près par des gloussements, puis des rires et se terminant par des fous rires. Ces messieurs, dont les articulations soumises à l'épreuve de l'étirement manifesteraient-ils quelques faiblesses ? Seraient-ils douillets au point de leur arracher quelques cris s'apparentant à de la torture au point même que ces dames d'une discrétion sans commune mesure se surprennent à rire à gorges déployées.

C'est alors que le moment crucial tant attendu par la gent masculine, malmenée il y a peu, va se dérouler dans un silence d'une intensité si lourde que l'on ose à peine respirer, de peur que cette respiration ne soit mal interprétée et ne s'apparente à des soupirs d'un autre genre que la discrétion oblige à refouler par la trop grande promiscuité des lieux. Il faut signaler que l'huile délicatement parfumée dont on vous enduit le corps du cou jusqu'aux orteils (en épargnant la ceinture) est marqué par une douce sensualité. Sensations dont je ne vous dévoilerai pas les détails ici de part le caractère intime et personnel qu'elles dégagent mais aussi parce qu'il faut le vivre pour le découvrir véritablement. D'autant plus que d'une personne à l'autre, la perception peut varier sensiblement.


Après quoi, un massage facial aussi énergique que vivifiant (idéal pour les rides) se poursuit par celui du cuir chevelu et du crâne de manière fort impressionnante puisqu'il vous donne la sensation d'avoir une perruque sur la tête qu'on essaie de repositionner pour mieux la fixer !

Il est alors temps de se rhabiller, après 2 heures de bonheur zen, le corps envahi d'une infinie légèreté et de bien-être, la peau plus douce que jamais et un apaisement mental incroyable, comme si l'on avait subi un lavage de cerveau. On a alors l'impression de vivre au pays des bisounours et que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !

3 commentaires:

Jerry OX a dit…

et le périple se pousuit avec milles petits bonheur et moults péripéties et si comme tu le dis le soin du corps n'est jamais loin de celui de l'âme : nous voilà comblés !

Valerie a dit…

On le serait à moins. Ceci dit il est peut être temps de passer autre chose. ;-)

Anonyme a dit…

qques de minutes de bien être...à parcourir