Non il ne s'agit pas ici de ressasser la cultissime leçon d'anglais de 6ème, avec Brian en guest star dans sa cuisine et de répondre à la question non moins existentielle : where is Brian ?
Il s'agit de s'émouvoir d'une journée printanière en bord de mer.
Faire le recensement des maillots de bain. Me souvenir que deux d'entre eux m'ont été dérobés lors de mon dernier voyage. Me dire que j'ai bien fait d'adopter le style Kojac (depuis moultes années) au profit de celui de la guerre du feu pour arborer les maillots qui me restent et dont la couleur dominante est le blanc. Oublier la crème solaire et les lunettes de même utilité qui m'ont coûtées un bras.

Le ciel limpide et bleu, la mer d'huile affichant fièrement un camaïeu du même ton et cette lumière particulière de la côte bretonne. Une ville offrant ses fortifications en guise de bienvenue, ses commerces pour animation, ses plages pour immensité, ses pierres en gage d'authenticité et ses embruns pour parfum (quoique l'odeur du beurre salé du kouign-amann concurrence fortement celui-ci).
S'allonger sur le sable fin dont les rayons du soleil renvoient les nuances pailletées. Se perdre dans la profondeur du panorama qui nous est offert. Se laisser caresser par le vent léger. Pique-niquer tranquillement en savourant le moment présent. S'amuser sur la plage et démontrer que l'on est encore capable de multiplier les courses à vive allure pendant plus 30 secondes sans friser l'arrêt cardiaque à chaque sprint.
Regagner sa place et s'apercevoir, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, que la plage est prise d'assaut. Découvrir sans plus attendre que la famille groseille a pris position dans notre voisinage le plus approchant. Qu'il nous est impossible de ne pas être témoin de se qui s'y dit et de ce qu'il s'y passe. Se forcer, bien malgré nous, à ne pas intervenir devant un déballage d'absurdités qui n'arriverait pas à rivaliser avec les capacités intellectuelles d'un mollusque, le plus basique soit-il. Se dire que la bêtise humaine n'a pas de limite.
S'apercevoir que la marée gagne du terrain, forçant certains à se déplacer. Se laisser surprendre par sa vitesse de progression et se sentir obliger, à notre tour de partir. Ne pas avoir le sens de l'orientation au point de ne plus savoir quelle rue emprunter pour regagner la voiture. En profiter pour visiter le port. Constater que le soleil ne nous a pas épargné. La couleur de peau que l'on croyait simplement "rosie" s'avère franchement cramoisie !

Chercher frénétiquement le tube de crème miracle (j'ai nommé la biafine) pour soulager les méfaits du soleil. Se tourmenter pour savoir quels souliers l'on va bien pouvoir chausser avec des pieds dont l'augmentation de volume n'a d'égale que sa couleur rougeoyante.
Se balader en ville en ayant l'impression d'avoir une écriteau sur le front mentionnant "j'ai adopté un coup de soleil". Voir déambuler un spécimen dont la pilosité ne laisse aucune équivoque quant à la masculinité du personnage, bien qu'affublé d'une robe d'été et de chaussures à talon expansé. Le regarder distribuer des marguerites qu'il tient en bouquet fourni à bout de bras. Remarquer qu'il est seul et non accompagné d'une tripoté d'amis dans un état (d'ébriété) proche de l'Ohio, pour fêter un enterrement de vie de garçon (comme le veut la tradition). Arborant autour du cou un cercueil miniature en guise de porte-monnaie. S'amuser de l'hilarité des gens qu'il aborde.
Croiser un regard (qui ne m'est pas inconnu) agrémenté d'un sourire énigmatique laissant à méditer sur la nature humaine de la gent masculine. Se dire que c'est la deuxième fois dans la semaine et que les coïncidences sont parfois étranges...
7 commentaires:
Quelques centilitre de poésie , un brin de réalisme, une bonne dose d'humour et un soupçon de rêvrie...Joli coktail !
Merci :)
Quel talent mes enfants !!!
Pour un peu...on entendrait les mouettes...
L'art du maniement des mots, de façon si subtile, pourtant,
nous renvoie malgré tout à un réalisme envoutant.
C'est un nectar pour les neurones, construction, phrases, qui
en deviennent presque même visuel, suspendu dans l'air, spectateur
bien volontaire de cette belle journée racontée.
Bravo Valérie, inclassable parmi bien d'autres, vous êtes à part..!!
@ Entropie : Merci ) toi pour le compliment !
@ Ludovic : Ravie que ma prose te plaise autant. Ceci dit, le littoral breton est doté d'une luminosité particulière qui fait rêver à elle seule, et qui m'inspire par la même occasion.
En fait, c'est un résumé de l'effet "passer du bon temps".Ce côté du monde me semble idéal pour le repos. Et dire qu'il y en a qui prennent des avions…J'ai la haine.
@ Nina de zio peppino : les plaisirs les plus simples sont souvent les meilleurs. Envie de voyage ??
NB: Je n'arrive toujours pas à poster des com chez toi...pfffff !!! Moi aussi j'ai la haine
ouh !! le style Kojack je connais çà !! avec beaucoup d'esprit et de dynamisme à revendre tu me fais voyager !!! sympa les photos et le petit sprint sur la plage ...çà c'est top pour entretenir la forme et etre à l'aise dans sa bulle !!
@ Jean-Philippe : toi aussi tu es amateur des séries policières des années 70 ? mdr !!!
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