lundi 8 juin 2009

Antichrist, le film...

L'histoire est on ne peut plus simple. Un couple en deuil décide de se réfugier dans un chalet, au beau milieu de nulle part, si ce n'est la nature, pour oublier, se reconstruire et sauver ce qui peut encore l'être. Mais au lieu de renforcer les liens qui les unissent et de résoudre les désordres psychologiques qui les minent, ce huit clos va, au contraire, révéler des troubles encore plus profonds et provoquer des drames.

Je ne suis pas une inconditionnelle de Las von Trier, que j'ai découvert avec Dancer in the dark et Björk dans le rôle principale. J'avais adoré ce dernier, malgré la controverse qu'il avait suscité à l'époque. Il en est de même avec Antichrist.






Il faut croire qu'il est de bon ton de conspuer les oeuvres du cinéaste danois qui, dit-on, ne serait qu'un ersatz de Bergman en mal d'inspiration. C'est avant tout quelqu'un qui dérange mais jamais inutilement et qui sait à sa façon, pour le moins non conventionnelle, nous emmener aux confins de la frontière nébuleuse entre passion et raison, réalité et fantasmagorie, psychologie et sorcellerie. Il a le don de faire jaillir toute la férocité d'une fragile Charlotte Gainsbourg qui interprète magistralement le rôle de cette mère à la fois endeuillée et possédée.


Un film où se mêlent mysticisme et cruauté, lenteur et vitesse, monochromie et couleurs, musique et silence, douceur et violence. Des images qui accrochent, qui dérangent, qui provoquent une réaction, parfois inattendue mais qui ne laissent pas indifférent. Rien de pire que la tiédeur. Alors on aime ou on déteste, mais on ne reste pas insensible au prologue bercé par Haendel et d'un esthétisme irréprochable. L'annonce des différents chapitres entretient un suspens lourd et dense dont on découvre l'escalade dramatique à chacun d'entr'eux. Un film qui fait réfléchir et ça c'est déjà une réussite !





Ceci dit, je ne conseille à personne de vouloir garder son homme en lui infligeant un "sabot", non pas la chaussure mais plutôt comme celui que la marée chaussée utilise pour immobiliser votre véhicule...

4 commentaires:

Jerry OX a dit…

oui ...un film fort particulier en effet !! comme tout ce que fait Lars Von Trier dont j'avais beaucoup aimé le "dancer in the dark" . Ce film là me parait trop subversif pour etre honnete mais je salue la prestation de Charlotte Gainsbourg !! et je te salue Valérie !!

Valerie a dit…

Moi aussi j'ai préféré Dancer in the Dark mais il faut croire que la subversion ne me fait pas peur... Ceci dit, j'apprécie ta critique ! Bizz

lulu a dit…

La sensibilité de mon être ne me permet pas de voir ce genre de film..
Si si... !!!
J'ai toujours 9 ans dans ma tête.

Je préfère conserver l'image de Charlotte Gainsbourg avec son papa, dans leur clip "Lemon incest", le vrai, le plus pur des amours...impossible.!!!

Valerie a dit…

@ Lulu : tu es (trop ?) sensible et romantique mais cela ne gâche rien, bien au contraire !