Synopsis : Tetro est un homme sans passé. Il y a dix ans, il a rompu tout lien avec sa famille pour s'exiler à Buenos Aires. Eclairagiste à ses heures perdues, il n'a plus qu'une passion : Miranda, son ange salvateur. Le rêve d'achever son roman et la promesse de revenir chercher son cadet, il les a rayés de sa mémoire. Pas Bennie qui, à l'aube de ses 18ans, profite d'une permission de la marine pour retrouver Tetro. Entre les deux frères, l'ombre d'un père despotique, illustre chef d'orchestre, continue de planer et de les opposer. Mais, Bennie veut comprendre. A tout prix. Quitte à enfreindre la loi du silence et que soit révélé l'inimaginable secret...
Loin des films à grand spectacle tels que "Le parrain" ou "Appocalypsenow", Coppola signe ici son deuxième scénario (après Conversation secrète -1974-) qui nous dévoile un film intimiste aux encornures autobiographiques. Il aborde des sujets sensibles qu'il connaît bien : la rivalité entre deux frères (déjà abordé dans Le parrain), l'abandon et la perte d'un être cher (évoqué dans le fabuleux RustinJames) et le pouvoir despotique d'un père (Le parrain, toujours) qui n'hésite pas a étouffer dans l'oeuf la moindre ambition artistique de son entourage ("il ne peut y avoir qu'un seul génie dans la famille !").
Un opus en noir et blanc aux contrastes aussi complexes que peut l'être le personnage principale Tétro. Une mise en scène et une photo impeccables, tout en finesse et discernement qui mettent en valeur les blessures des personnages torturés par un secret de famille trop bien gardé.
Un régal pour les yeux, un sujet traité avec grandeur... un film américain comme j'aimerai en voir plus souvent !
La petite histoire : "Dans la vie de Mussolini, il y a un lourd secret que l’histoire officielle ne raconte pas : une femme, IdaDalser, et un enfant, BenitoAlbino, conçu, reconnu puis désavoué. Ida rencontre Mussolini de manière fugace à Trente et en est éblouie. Elle le retrouve à Milan où il est un ardent militant socialiste qui harangue les foules et dirige le quotidien l’Avanti. Ida croit en lui, en ses idées. Pour l’aider à financer le Popolo d’Italia, point de départ du futur parti fasciste, elle vend tous ses biens. Lorsque la guerre éclate, BenitoMussolini s’engage et disparaît de la vie de la jeune maman, qui découvrira avec stupeur qu’il est déjà marié avec une autre femme. Ida n’aura dès lors de cesse de revendiquer sa qualité d’épouse légitime et de mère du fils aîné de Mussolini, mais sera systématiquement éloignée de force et son enfant mis dans un institut. Pourtant, elle ne se rendra jamais et ne cessera de revendiquer haut et fort sa vérité."
Voilà un film qui ne laisse pas indifférent ! Savamment interprété par GiovannaMezzogiorno dont la beauté du regard n'a d'égale que son pouvoir expressif. Elle campe le portrait d'une femme passionnément amoureuse avant de sombrer dans les abîmes sordides et machiavéliques du fascisme italien, en proie au déni d'existence. C'est avant tout le combat d'une femme de caractère, dotée d'une volonté à toute épreuve, qui fera tout ce qui est en son pouvoir, même cloîtrée dans un asile psychiatrique, pour faire éclater au grand jour la vérité et revendiquer sa véritable identité.
Film dramatique, émouvant (sans jamais sombrer dans la mièvrerie) et dénonçant sans complaisance le ridicule des mises en scènes des discours de Mussolini. Une destinée peu commune, rayée des livres d'histoire, qui mérite le déplacement.
A voir absolument !
"Vincere"deMarcoBellocchio, avec GiovannaMezzogiorno, FilippoTimi. 2 h
Quitter Rennes sur les chapeaux de roues et c'est parti pour quelques heures de route... de quoi mettre en éveille les papilles gustatives en mal d'hydratation. Arriver au pays de la vigne et des caves, bercé par un climat humide et pluvieux, laissant apparaître par endroit quelques trouées ensoleillées. C'est alors que s'illuminent la ville et les coteaux légèrement vallonnés qui l'entourent, laissant ressurgir les couleurs de l'automne entre ocre jaune, rouille et brun. Un festival de couleurs que j'apprécie de voir se déployer, au fur et à mesure que le paysage défile devant mes yeux.
Reims ! Ville médiévale, s'il en est, de par son architecture, sa cathédrale imposante et magestueuse, ses rues pavées, sa basilique, ses maisons d'habitation et autres vestiges incontournables. Déambuler dans les ruelles chargées d'histoire, même par un ciel si bas que Jacques Brel en aurait fait une chanson. La visite de la cathédralereste un passage obligé (avec le palais du Tau) et entrer dans ce lieu mythique par la grande porte donnerait presque la chair de poule ! Une messe s'y tenait. L'entrée de l'allée centrale, gardée par un fidèle à l'accoutrement d'un autre âge et doté d'une coiffure à-la-j'en-ai-marre-de-vivre prenait sa tâche très au sérieux, ne laissant quiconque entrer ou sortir tant que l'office ne fut terminée. Tandis qu'un écran LCD promouvait les processions et autres émisssions audiovisuelles la concernant. Les touristes contemplaient les vitraux bleutés dont certains furent redessinés par Chagall, qui vint en son temps y laisser son empreinte.
L'ange au sourire
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Quitter le pays du biscuit rose, capitale champenoise pour se rendre dans le berceau des caves de renoms, Epernay. Emprunter la très fameuse Avenue de Champagne*et découvrir de somptueuses demeures au milieu desquelles se trouvent la célébrissime maison Moët et Chandon. La bâtisse accueillante et sobre s'offre au visiteur. Une visite s'impose !
Entrer dans le parking et s'imaginer au salon de l'auto avec ces berlines rutilantes et luxueuses, pour la plupart immatriculées en Belgique d'ailleurs (les ardennes -et donc la frontière- ne sont pas très éloignées). S'offrir une dégustation (2 verres) au prix de la bouteille, c'est du luxe que l'on ne se refuse pas dans l'enceinte de LVMH ! Eviter soignement le débarquement de touristes (étrangers ou pas) venus en bus, et de loin -voir de très loin-, exclusivement pour ça ! Déambuler dans les caves humides et fraîches et se dire que là, à porter de main, sommeillent des bouteilles de Don Pérignon (qui ne sortent qu'en millésimes -donc années exceptionnelles- et par définition rarissimes) qu'on ne peut que contempler et c'est juste inhumain ! Discuter avec la charmante hôtesse et s'amuser de voir une cliente s'émoustiller en agitant vigoureusement son sac-à-main Vuitton comme pour démontrer qu'elle est une véritable fervente du groupe LVHM, telle une fan pré-pubère se pamant devant son idole... aussi hilarant que ridicule !
Sillonner les villages champenois et se dire que dans cette contrée viticole les représentants de l'odre ont déserté la région... à moins que nous ne soyons passés entre les mailles du filet ?
* Le champagne est constitué à partir de trois cépages : le pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay. Les deux premiers étant des raisins noirs à jus blanc. A noter que Moët et Chandon dispose de la moitié des terres viticoles de la région.
Après quelques pérégrinations mouvementées, j'ai enfin pu récupérer mon abonnement annuel pour la nouvelle saison de l'opéra de Rennes. Jeudi dernier, j'allai donc avec empressement au premier spectacle qui s'offrait à moi, à savoir un opéra concert : Orphée et Eurydice... de Gluck.
Le concept étant d'avoir l'orchestre, non pas confiné dans la fosse qui lui est dédiée, mais sur la scène, avec les choeurs de l'opéra et les chanteurs lyriques, et donc sans mise en scène ! C'est moins attrayant qu'un opéra classique, mais bien orchestré, cela peut avoir son charme.
Seulement voilà... Contrairement à la présentation qu'en faitle site de l'opéra de Rennes, de charme il ne fût nullement question, loin de là, rompu dès les premiers instants, il laissa place à une orchestration quasi militaire qui ennuya quelque peu le public mais plus encore les musiciens eux-mêmes, quand ce n'était pas le choeur qui s'assoupissait ! Belle brochette de têtes tombantes en l'occurrence sous les projecteurs de l'opéra, ce fût un piètre spectacle ! Étonnant aussi, des musiciens du premier rang (qui ne pouvaient donc passer inaperçus) quittant leurs sièges après quelques minutes d'interprétation... D'autre plus surprenant encore (si c'est possible !), lorsqu'on s'aperçoit que l'un d'entre eux va tenir compagnie à la harpiste, sise au fond de la scène, et bavardant de bon coeur... toujours sous le feu des projecteurs... Ambiance !
Il faut également préciser que le chant y tient peu de place (hormis celui des choeurs), et que l'on y prête d'autant plus d'attention. Et bien là aussi, ce fût un grand étonnement, pour ne pas dire une franche déception. Voyez plutôt... Un ténor dont la silhouette n'a rien en commun avec un (éphèbe) charmeur de lyre (bien que ce soit un détail) mais qui produisit une interprétation que d'aucun qualifierait de "rustre", en totale disharmonie avec le chant et le personnage invoqué. Quant à l'"Amour", alors là, je pouffe... de rire ! D'abord l'accoutrement... Affublée d'une robe rouge sang, façon barbie-latino-va-au-bal. Ensuite, bien que le texte soit interprété en français, le prompteur n'aurait pas été superflu. Cette demoiselle, à la voix pourtant irréprochable, roulait les "rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr" à n'en plus finir, ce qui rendait quasi inaudible le chant. Il n'y a qu'Eurydice, impeccable tant au niveau de sa prestation que de sa prestance, mais faisant "tâche" de perfection aux côtés de ce tout disharmonieux au possible et tout à fait improbable !
La crise est sans doute passée par là... je souhaite seulement qu'elle ne s'y attardera pas !!!
Le tendancieux est de mise. Au risque de me voir googoliser de manière détournée voire subversive ou encore d'en émouvoir certains, que je vais sans doute décevoir aussitôt, en leur disant que ce titre équivoque n'est autre que le l'appellation d'un plat d'une brasserie rennaise ! Vous vous demandez sans doute ce qu'elle peut bien avoir de coquin, cette moule ? Et bien laissez aller votre imagination et donnez-moi vos suggestions dans les commentaires... Je me ferai une joie de vous répondre !
C'est le moment de déguster coquillages et crustacés, moi qui n'ai pas eu la chance (surtout le temps) de contempler le bleu du ciel et de me perdre dans les eaux aquarelles d'une plage paradisiaque des mers du sud où il suffit de se baisser pour en ramasser quelques spécimens, je les dévore autant que faire se peut. D'ailleurs, cette année plus particulièrement, j'aurai apprécié d'assister à la braderie de Lille où la fête de la moule bat son plein pendant deux jours et où festivité rime avec générosité. Un lieu de perdition à ciel ouvert où tout est permis, enivrée par l'odeur de graillou et les musiques ambiantes. La surprise est souvent de mise et les retrouvailles chaleureuses. Un retour aux sources qui me fait l'effet qu'une morsure lorsque je ne suis pas au rendez-vous.
Pour palier à ce manque, il m'arrive de faire le grand écart devant les portes de l'Amiral (mais pas tous les jours, ça demande trop d'entraînement), je savoure le marché de la place des lices avec ses étales aussi nombreux que richement approvisionnés. L'abondance est de mise, la diversité également. Comment ne pas résister à une galette-saucisse, bien que plutôt saugrenue à manger, lorsque la longueur de la file d'attente de vous a pas fait perdre patience. C'est un délice pour les narines autant que pour les yeux que de s'émerveiller de ces victuailles, d'en discuter la qualité optimale et de se voir conseiller une petite recette au passage.
Faire une halte au bar jalonnant le passage, y trouver une ambiance conviviale, y retrouver des visages connus. Déguster le petit rouge du moment, accompagné d'un saucisson aromatisé et de quelques tartines en se remémorant les anecdotes de la soirée passée pour mieux les partager. Se rappeler du fou rire, quelques jours plus tôt, pour une histoire... d'élastique ! S'amuser de l'humour orienté "Brice de Nice" du serveur, qui visiblement n'a pas la langue dans sa poche, quant à l'entendre au fond du bar vociférer des situations quelques peu intimistes qu'un manque de discrétion évident attire la clientèle étonnée de ce qu'elle écoute malgré elle.
Retourner sur les lieux du crime le soir venu et y trouver une ambiance toute différente. Les terrasses déployées, on y vient pour voir et se montrer. Y boire et se sustenter. La nuit avance et la place se transforme de nouveau. Les terrasses se rangent, la plupart des bars ferment et la clientèle se déplace vers les spécialistes de la nuit. Il y en a pour tous les âges, pour tous les goûts et toutes les ambiances. La particularité étant la concentration de ces lieux de perditions fort prisés par la jeunesse estudiantines venue s'enivrer plus de que raison. La place se transforme alors en un rassemblement anarchique de jeunes gens fortement alcoolisés. Les canettes de bières brisées jonchant le pavé, certains s'improvisent troubadours et entonnent des chansons, assis à même le sol alors que d'autres sont à la recherche de nouveaux lieux pour achever définitivement la nuit, laissant échapper quelques invectives de loin en loin. Lorsqu'il nous arrive de les croiser et de s'entendre se faire affubler de commentaires sur notre tenue vestimentaire... tels que... "Plutôt sympa ta robe de l'espace"... ou encore... 'Tu as quelque chose sous ton imper ?" C'est du hight level, je vous l'accorde mais ça vaut toujours mieux de se retrouver au Zinc avec un polaire rose à ses côtés (private joke) !!!
Recevoir une invitation et l'accepter sur un coup de tête, juste pour le plaisir de braver l'imprévu. Partir sur les chapeaux de roue et constater au bout d'une demi-heure de route que j'ai oublié mon billet (j'ai pourtant perdu ma blondeur depuis plus deux ans) ! M'entendre proférer des menaces de risques de strangulations intempestives pendant mon sommeil (toutes connotations sexuelles mises à part)...
Arriver aux abords du site et attendre patiemment dans l'interminable file d'attente qui mène au parking ouest, l'accès à l'autre parking étant fermé. Voir avec amusement ma complice se transformer en tortue ninja en arborant la tente Quéchua sur le dos. Se charger comme des bêtes de somme pour amener le matériel jusqu'au camping. Installer son espace vital au beau milieu du champ de Quéchuas déjà implantées. S'apercevoir que les bouteilles en verre sont prohibées sur le site du festival. Savoir que le coffre de la voiture en est fourni généreusement et qu'elles vont nous rester sur les bras (du moins pendant le week-end). Tenter d'en sauver quelques unes en les enveloppant dans une serviette, petite culotte noire par dessus pour faire diversion ! Ne vous demandez pas à qui est venue cette idée saugrenue, je ne vous répondrai pas, même sous la torture ! Passer, sous notre regard complice et malicieux le premier contrôle (masculin), continuer notre route gaiement et se faire rabrouer au contrôle suivant (féminin), damned !
S'armer de son bracelet, véritable laisser-passer sans lequel aucun accès n'est envisageable. Sachant qu'il y a un contrôle pour le parking, le camping et le site des concerts. Entrer au coeur du festival après fouille et palpation en règle. Prendre un bain de foule pour accéder tant bien que mal à la scène Glenmor où la musique bat son plein. Les Killers sont à l'honneur depuis quelques temps déjà, mais rien n'entache le plaisir des yeux et des oreilles... celui d'être là tout simplement à assister à cette ferveur... Ambiance !
Après une heure d'attente, c'est au tour du Boss de prendre la relève. L'évènement du festival des Vieilles charrues ! Personnellement, je l'ai découvert dans sa grande période, celle de l'album Born in USA (le septième et meilleur de sa carrière en 1984) et du single éponyme qui en sortira pour le faire découvrir au monde entier, avec des titres comme I'm goin down, I'm on fire,Glory days et Dancing in the dark... chanson pendant laquelle Le Boss a pour coutume d'inviter une jeune fille (brune de préférence) - et dont il pourrait être le grand père - à échanger quelques pas de danse avec lui. Ce soir, c'est celle qui brandissait une pancarte mentionnant "the french Courtney Cox"... comment résister ?
Bien que je ne sois pas une inconditionnelle du Boss, hormis pour les titres évoqués un peu plus haut, il faut reconnaître la performance de sa prestation, enchainant les titres à une cadence prodigieuse. Le sexagénère (non ce n'est pas une insulte sexiste) a gardé toute sa verve, mouillant la chemise au sens littéral du terme deux heures durant et offrant aux festivaliers un véritable show à l'américaine, aidé de toute l'artillerie prévue à cet effet. Prenant même le risque de s'aventurer à lancer une phrase en breton, de sa voix nasillarde avec un accent texan à couper au couteau. Les fans en auront pour leur argent !
Après avoir regagnées notre habitation légère, dans la pénombre et l'odeur de graillou, pour un repos bien mérité, force est de constater que trouver le sommeil dans un camping fréquenté par des festivaliers en ébullition n'est pas une mince affaire. Entre les passages intempestifs des uns, les chansons inaudibles et borborythmes des autres, imprégnés d'une alcoolémie qui ferait frémir tous les éthylotests de compétition, il faudra s'armer de patience et attendre que la pluie mette fin à ce brouhaha pour calmer les ardeurs de chacun.
Réveil matinal et constater que notre espace vital s'est réduit à une peau de chagrin. Le moindre centimètre carré étant occupé par des toiles de tentes. Les répétitions ont déjà commencé et l'agitation se fait grandissante autour de nous. C'est l'heure de la douche ! Sur le chemin nous est offert le petit blanc local, j'ai nommé le lait frais breton. On y trouve également les journaux locaux reprenant en première page l'évènement de la veille et quelques petits accessoires. Force est de constater que le télégramme (contrairement à Ouest France) est d'un parti pris sans concession qui ferait rougir de jalousie Hara-Kiri et le Figaro réunis (même si cette union est plus qu'improbable !) et pour lequel seul Le Boss fait l'objet une critique plus qu'élogieuse (le grand seigneur texan à toutes les vertus du monde) quand à peine cinq lignes singlantes et non justifiées (le concert n'ayant lieu que le lendemain... cherchez l'erreur !) sont écrites pour Lenny Kravitz !!!
Il y a une file d'attente monstrueuse aux toilettes sèches. Ce système écolo, sans odeurs nauséabondes ou presque, entièrement en bois et pour lesquelles, à chaque passage, on vous remet une mesure sciure de bois. Pour la toilette, deux possibilités, soit les douches privatives, qui se résument bien souvent à un simple rideau plastique, mais froides ou les douches collectives mais chaudes, où la promiscuité et le manque d'hygiène font bon ménage. Make your choice girl !
Le premier concert de la journée débute par Nneka. Jeune chanteuse d'origine nigériane offrant une musique teintée de soul, hip-hop et reggae avec pour toile de fond des textes vibrants, tout en émotion. Une vraie découverte. Un moment de douceur dans ce monde de brute.
C'est le pétillant Bénabar qui prendra la relève. Look sobre avec humour et auto-dérision au rendez-vous. Accessible et chaleureux, il sait réveiller une scène et mettre l'ambiance. Petit bonheur à ne pas rater, c'est un régal !
Après cinq heures d'attente, le moment tant attendu arrive enfin. La tension est à son comble, l'impatience est de mise, la chaleur monte, la rumeur gronde et les appels incessants. Plus de cinquante mille personnes agglutinées devant la scène. Je me trouve au troisième rang (emplacement inespéré). La foule en délire s'agite telle une houle grandissante. Je suis le mouvement de la marée. Ca tangue, ça vacille. Assimilée à une déferlante, la foule se meut pour s'abattre vers la scène telle une vague venant se fracasser sur un récif. Lenny Kravitz entre en scène. Je le vois à peine, tellement l'agitation est grande. C'est le délire complet. Les marées s'intensifient toujours davantage. Je suis emportée, ballotée, mes pieds ne touchent plus le sol, oh my god, je vole ! J'ai la sensation de ressembler à une sardine, serrées dans sa boîte entre ses congénaires. Je suis oppressée, c'est le moment ou jamais de tenter le slam ! Je lève le bras. Un agent de la sécurité vient à mon secours, me soulevant telle une plume (sans y omettre une palpation en bonne et dûe forme) mais risquant d'y laisser au passage mon jean et mes baskets. J'ai dit un slam pas un trip, bordel ! Me voilà reléguée sur le côté, à quelques cinquaines de mètres de la scène mais je respire... de nouveau. Les arrivées sont incessantes. La marée fait des victimes à tour de bras. Certains arrivant même en pleurs. Mais le show continue. Un Kravitz vêtu d'un blouson de cuir près du corps... ahum...très près du corps, qui ne le quittera pas. Un bonnet-affro dont il se débarrassera assez rapidement pour le grand plaisir de tous. Voix suave, charisme incontestable, il sait séduire la foule, à ses pieds. Il va même jusqu'à ôter... ses lunettes de soleil ! La chaleur grimpe, la température est torride, même en pleine nuit par 10° C et sous une pluie fine. Lenny prend des risques ! Il se laisse carresser... les mollets ! Se frottant aux fans en délire, tels des pyranhas bondissants. Il enchaîne les tubes que la foule reprend systématiquement et en choeur, c'est l'exultation. Une musique enivrante, des musiciens d'exception, une présence emblématique. Le paroxysme est son comble. Lenny prend même la liberté de rendre un hommage à Mickaël Jackson, en interprétant Billy Jean. Une heure et demi de bonheur intense. Bref, c'était fantastique !
Après ça, pour se rafraîchir les idées et se remettre de ses émotions, certains (en caleçon... ahum) ont eu la lumineuse idée de plonger allègrement dans la boue, histoire de se dégriser un peu... Ambiance !!!
Samedi. La journée débute avec Cocoon et sa boîte à bits. Jeune groupe français qui apporte un peu de fraicheur et d'humour dans ce festival. C'est gai et chaleureux. Une découverte fort sympathique qui mérite le détour. Après quoi, j'ai fait l'impasse sur les Frères Morvan et les tombours du Bronx que j'ai écouté sur une oreille distraite, le temps d'aller retrouver la scène Kerouac pour rejoindre Ginzhu, venu à l'improviste pour palier aux chamboulement provoqués par l'incarcération de Joé Star, d'une part et la défection de Lily Allen d'autre part. Mais quelques peu déçu par le style electro-pop, j'ai finalement renoncé.
Retour à la scène Glenmor pour Renan Luce que j'ai trouvé terne et sans entrain. Pour tout dire, je me suis ennuyée et partie avant la fin, poussée par la curiosité afin de découvrir Izia, la fille de Jacques Higelin. Alors là, comment dire ? C'est du grand n'importe quoi ! La caricature vulgarisée de Janis Joplin, n'hésitant pas se rouler sur la scène en soutien gorge tout en éructant une chanson inaudible. Un beau gâchis avec une voix comme la sienne mais visiblement, le maître mot de la pauvresse est avant tout la provoc' et non la performance vocale !
La bonne surprise de la soirée étant Charlie Winston, déprogrammé de la fin d'après-midi pour la soirée, au grand plaisir de tous. Le petit bonhomme au chapeau a su charmer un public enjoué par sa prestation scénique et son répertoire non moins intéressant.
Dimanche et dernier jour. La fatigue commence à se faire sentir. Sur le chemin, l'on peut voir ici et là les effets de celle-ci, mêlée à ceux de l'alcool et trouver des personnes endormies sur le bas côté ou sur un talus que la croix rouge vient examiner pour plus de précaution. Sur le festival, on y trouve des abus en tout genre, que ce soit l'overdose de... red bull ou le régime frites-saucisses-bière avec ses effets secondaires quand ce n'est pas à celui qui tiendra le plus longtemps sans se laver... pourvu qu'il ne lève pas les bras pendant les concerts celui-là !
Il faut dire qu'au terme de ce festival, le site ressemble davantage à un grand dépotoire jonché de gobelets en plastique et autres détritus en tout genre dont il émane des éfluves digne d'une pissotière gigantesque malgré les infrastructures prévus à cet effet dont la discrétion laisse parfois à désirer. J'en veux pour preuve, cette espèce de mangeoire, transformée pour la cause en urinoire mais ouverte à tout vent et à tous regards. Certains n'hésitant pas à s'exhiber joyeusement, le verre de bière à la bouche ou dans l'autre main... Ce que certaines filles n'hésitent pas, elles à prendre en photo... ambiance !
Par ailleurs, il n'est pas rare de rencontrer des curiosités, comme bob l'éponse et sa troupe de sauveteurs ou encore des drapeaux bretons constitués de strings en noir et blanc ou enfin un défilé d'accoutrements plus exentriques et décalés les uns que les autres. Ici on se lâche... et ça se voit !
La scène débute par un Julien Doré bondissant qui n'hésite pas à grimper à l'échaffaudage pour se faire remarquer.
Ensuite, et par une manigance sournoise de ma complice, j'ai malheureusement manqué Francis Cabrel, que je n'avais plus vu en concert depuis... depuis... plus de quinze ans ! Damned ! Au retour de la diversion, The Ting Tings nous ont enchantés par leur musique pétillante et leur chanteuse non moins charmante au demeurant. Puis c'est la balance entre The Rakes et les TwoMany DJ's avant Moby. Dernier concert du festival avant sa fermeture.