mardi 21 juillet 2009

Les miss Quechua font du camping !

Recevoir une invitation et l'accepter sur un coup de tête, juste pour le plaisir de braver l'imprévu. Partir sur les chapeaux de roue et constater au bout d'une demi-heure de route que j'ai oublié mon billet (j'ai pourtant perdu ma blondeur depuis plus deux ans) ! M'entendre proférer des menaces de risques de strangulations intempestives pendant mon sommeil (toutes connotations sexuelles mises à part)...

Arriver aux abords du site et attendre patiemment dans l'interminable file d'attente qui mène au parking ouest, l'accès à l'autre parking étant fermé. Voir avec amusement ma complice se transformer en tortue ninja en arborant la tente Quéchua sur le dos. Se charger comme des bêtes de somme pour amener le matériel jusqu'au camping. Installer son espace vital au beau milieu du champ de Quéchuas déjà implantées. S'apercevoir que les bouteilles en verre sont prohibées sur le site du festival. Savoir que le coffre de la voiture en est fourni généreusement et qu'elles vont nous rester sur les bras (du moins pendant le week-end). Tenter d'en sauver quelques unes en les enveloppant dans une serviette, petite culotte noire par dessus pour faire diversion ! Ne vous demandez pas à qui est venue cette idée saugrenue, je ne vous répondrai pas, même sous la torture ! Passer, sous notre regard complice et malicieux le premier contrôle (masculin), continuer notre route gaiement et se faire rabrouer au contrôle suivant (féminin), damned !


S'armer de son bracelet, véritable laisser-passer sans lequel aucun accès n'est envisageable. Sachant qu'il y a un contrôle pour le parking, le camping et le site des concerts. Entrer au coeur du festival après fouille et palpation en règle. Prendre un bain de foule pour accéder tant bien que mal à la scène Glenmor où la musique bat son plein. Les Killers sont à l'honneur depuis quelques temps déjà, mais rien n'entache le plaisir des yeux et des oreilles... celui d'être là tout simplement à assister à cette ferveur... Ambiance !










Après une heure d'attente, c'est au tour du Boss de prendre la relève. L'évènement du festival des Vieilles charrues ! Personnellement, je l'ai découvert dans sa grande période, celle de l'album Born in USA (le septième et meilleur de sa carrière en 1984) et du single éponyme qui en sortira pour le faire découvrir au monde entier, avec des titres comme I'm goin down, I'm on fire, Glory days et Dancing in the dark... chanson pendant laquelle Le Boss a pour coutume d'inviter une jeune fille (brune de préférence) - et dont il pourrait être le grand père - à échanger quelques pas de danse avec lui. Ce soir, c'est celle qui brandissait une pancarte mentionnant "the french Courtney Cox"... comment résister ?










Bien que je ne sois pas une inconditionnelle du Boss, hormis pour les titres évoqués un peu plus haut, il faut reconnaître la performance de sa prestation, enchainant les titres à une cadence prodigieuse. Le sexagénère (non ce n'est pas une insulte sexiste) a gardé toute sa verve, mouillant la chemise au sens littéral du terme deux heures durant et offrant aux festivaliers un véritable show à l'américaine, aidé de toute l'artillerie prévue à cet effet. Prenant même le risque de s'aventurer à lancer une phrase en breton, de sa voix nasillarde avec un accent texan à couper au couteau. Les fans en auront pour leur argent !

Après avoir regagnées notre habitation légère, dans la pénombre et l'odeur de graillou, pour un repos bien mérité, force est de constater que trouver le sommeil dans un camping fréquenté par des festivaliers en ébullition n'est pas une mince affaire. Entre les passages intempestifs des uns, les chansons inaudibles et borborythmes des autres, imprégnés d'une alcoolémie qui ferait frémir tous les éthylotests de compétition, il faudra s'armer de patience et attendre que la pluie mette fin à ce brouhaha pour calmer les ardeurs de chacun.



Réveil matinal et constater que notre espace vital s'est réduit à une peau de chagrin. Le moindre centimètre carré étant occupé par des toiles de tentes. Les répétitions ont déjà commencé et l'agitation se fait grandissante autour de nous. C'est l'heure de la douche ! Sur le chemin nous est offert le petit blanc local, j'ai nommé le lait frais breton. On y trouve également les journaux locaux reprenant en première page l'évènement de la veille et quelques petits accessoires. Force est de constater que le télégramme (contrairement à Ouest France) est d'un parti pris sans concession qui ferait rougir de jalousie Hara-Kiri et le Figaro réunis (même si cette union est plus qu'improbable !) et pour lequel seul Le Boss fait l'objet une critique plus qu'élogieuse (le grand seigneur texan à toutes les vertus du monde) quand à peine cinq lignes singlantes et non justifiées (le concert n'ayant lieu que le lendemain... cherchez l'erreur !) sont écrites pour Lenny Kravitz !!!



Il y a une file d'attente monstrueuse aux toilettes sèches. Ce système écolo, sans odeurs nauséabondes ou presque, entièrement en bois et pour lesquelles, à chaque passage, on vous remet une mesure sciure de bois. Pour la toilette, deux possibilités, soit les douches privatives, qui se résument bien souvent à un simple rideau plastique, mais froides ou les douches collectives mais chaudes, où la promiscuité et le manque d'hygiène font bon ménage. Make your choice girl !



Le premier concert de la journée débute par Nneka. Jeune chanteuse d'origine nigériane offrant une musique teintée de soul, hip-hop et reggae avec pour toile de fond des textes vibrants, tout en émotion. Une vraie découverte. Un moment de douceur dans ce monde de brute.



C'est le pétillant Bénabar qui prendra la relève. Look sobre avec humour et auto-dérision au rendez-vous. Accessible et chaleureux, il sait réveiller une scène et mettre l'ambiance. Petit bonheur à ne pas rater, c'est un régal !











Après cinq heures d'attente, le moment tant attendu arrive enfin. La tension est à son comble, l'impatience est de mise, la chaleur monte, la rumeur gronde et les appels incessants. Plus de cinquante mille personnes agglutinées devant la scène. Je me trouve au troisième rang (emplacement inespéré). La foule en délire s'agite telle une houle grandissante. Je suis le mouvement de la marée. Ca tangue, ça vacille. Assimilée à une déferlante, la foule se meut pour s'abattre vers la scène telle une vague venant se fracasser sur un récif. Lenny Kravitz entre en scène. Je le vois à peine, tellement l'agitation est grande. C'est le délire complet. Les marées s'intensifient toujours davantage. Je suis emportée, ballotée, mes pieds ne touchent plus le sol, oh my god, je vole ! J'ai la sensation de ressembler à une sardine, serrées dans sa boîte entre ses congénaires. Je suis oppressée, c'est le moment ou jamais de tenter le slam ! Je lève le bras. Un agent de la sécurité vient à mon secours, me soulevant telle une plume (sans y omettre une palpation en bonne et dûe forme) mais risquant d'y laisser au passage mon jean et mes baskets. J'ai dit un slam pas un trip, bordel ! Me voilà reléguée sur le côté, à quelques cinquaines de mètres de la scène mais je respire... de nouveau. Les arrivées sont incessantes. La marée fait des victimes à tour de bras. Certains arrivant même en pleurs. Mais le show continue. Un Kravitz vêtu d'un blouson de cuir près du corps... ahum...très près du corps, qui ne le quittera pas. Un bonnet-affro dont il se débarrassera assez rapidement pour le grand plaisir de tous. Voix suave, charisme incontestable, il sait séduire la foule, à ses pieds. Il va même jusqu'à ôter... ses lunettes de soleil ! La chaleur grimpe, la température est torride, même en pleine nuit par 10° C et sous une pluie fine. Lenny prend des risques ! Il se laisse carresser... les mollets ! Se frottant aux fans en délire, tels des pyranhas bondissants. Il enchaîne les tubes que la foule reprend systématiquement et en choeur, c'est l'exultation. Une musique enivrante, des musiciens d'exception, une présence emblématique. Le paroxysme est son comble. Lenny prend même la liberté de rendre un hommage à Mickaël Jackson, en interprétant Billy Jean. Une heure et demi de bonheur intense. Bref, c'était fantastique !

























Après ça, pour se rafraîchir les idées et se remettre de ses émotions, certains (en caleçon... ahum) ont eu la lumineuse idée de plonger allègrement dans la boue, histoire de se dégriser un peu... Ambiance !!!



Samedi. La journée débute avec Cocoon et sa boîte à bits. Jeune groupe français qui apporte un peu de fraicheur et d'humour dans ce festival. C'est gai et chaleureux. Une découverte fort sympathique qui mérite le détour. Après quoi, j'ai fait l'impasse sur les Frères Morvan et les tombours du Bronx que j'ai écouté sur une oreille distraite, le temps d'aller retrouver la scène Kerouac pour rejoindre Ginzhu, venu à l'improviste pour palier aux chamboulement provoqués par l'incarcération de Joé Star, d'une part et la défection de Lily Allen d'autre part. Mais quelques peu déçu par le style electro-pop, j'ai finalement renoncé.












Retour à la scène Glenmor pour Renan Luce que j'ai trouvé terne et sans entrain. Pour tout dire, je me suis ennuyée et partie avant la fin, poussée par la curiosité afin de découvrir Izia, la fille de Jacques Higelin. Alors là, comment dire ? C'est du grand n'importe quoi ! La caricature vulgarisée de Janis Joplin, n'hésitant pas se rouler sur la scène en soutien gorge tout en éructant une chanson inaudible. Un beau gâchis avec une voix comme la sienne mais visiblement, le maître mot de la pauvresse est avant tout la provoc' et non la performance vocale !


La bonne surprise de la soirée étant Charlie Winston, déprogrammé de la fin d'après-midi pour la soirée, au grand plaisir de tous. Le petit bonhomme au chapeau a su charmer un public enjoué par sa prestation scénique et son répertoire non moins intéressant.













Dimanche et dernier jour. La fatigue commence à se faire sentir. Sur le chemin, l'on peut voir ici et là les effets de celle-ci, mêlée à ceux de l'alcool et trouver des personnes endormies sur le bas côté ou sur un talus que la croix rouge vient examiner pour plus de précaution. Sur le festival, on y trouve des abus en tout genre, que ce soit l'overdose de... red bull ou le régime frites-saucisses-bière avec ses effets secondaires quand ce n'est pas à celui qui tiendra le plus longtemps sans se laver... pourvu qu'il ne lève pas les bras pendant les concerts celui-là !



Il faut dire qu'au terme de ce festival, le site ressemble davantage à un grand dépotoire jonché de gobelets en plastique et autres détritus en tout genre dont il émane des éfluves digne d'une pissotière gigantesque malgré les infrastructures prévus à cet effet dont la discrétion laisse parfois à désirer. J'en veux pour preuve, cette espèce de mangeoire, transformée pour la cause en urinoire mais ouverte à tout vent et à tous regards. Certains n'hésitant pas à s'exhiber joyeusement, le verre de bière à la bouche ou dans l'autre main... Ce que certaines filles n'hésitent pas, elles à prendre en photo... ambiance !



Par ailleurs, il n'est pas rare de rencontrer des curiosités, comme bob l'éponse et sa troupe de sauveteurs ou encore des drapeaux bretons constitués de strings en noir et blanc ou enfin un défilé d'accoutrements plus exentriques et décalés les uns que les autres. Ici on se lâche... et ça se voit !



La scène débute par un Julien Doré bondissant qui n'hésite pas à grimper à l'échaffaudage pour se faire remarquer.













Ensuite, et par une manigance sournoise de ma complice, j'ai malheureusement manqué Francis Cabrel, que je n'avais plus vu en concert depuis... depuis... plus de quinze ans ! Damned ! Au retour de la diversion, The Ting Tings nous ont enchantés par leur musique pétillante et leur chanteuse non moins charmante au demeurant. Puis c'est la balance entre The Rakes et les TwoMany DJ's avant Moby. Dernier concert du festival avant sa fermeture.

7 commentaires:

lulu a dit…

Superbe, comme d'habitude. J'imagine aisément qui était ta complice...je saurais comment vous appeler désormais. à bientôt Valérie.

Jerry OX a dit…

Excellent !! que du beau monde aux vieilles charrues et ...le Boss en personne !!! ah !! je l'adore ce monsieur là !! Il est vrai que "born in the USA" est un bon disque qui lui a permit de conquérir le monde entier mais je ne le classe pas parmi ses meilleurs albums et je préfère "the river" et "Nebraska". Mais voir Springsteen sur scène quelle chance !!! wouah !!

bel été à toi Valérie !!

Valerie a dit…

@ Lulu : ravie que cela te plaise...

@ Jean-Philippe : tu n'as pas tout à fait tort pour les albums du Boss mais il est vrai que le voir sur scène c'est vraiment un grand moment. Espérant que tu aies cette possibilité là un jour ou l'autre.
@ bientôt ! Bizz

Jerry OX a dit…

coucou !! que deviens tu ? je parle du Boss chez moi !!

Valerie a dit…

Coucou Jean-Philippe ! Non, je n'ai pas déserté la blogosphère... juste un peu surbookée...
Je vais voir le boss de ce pas !
Bizz

Jerry OX a dit…

oh ? pas de nouvelles ? je te souhaite une douce soirée Miss Valérie !!

Valerie a dit…

Ca viendre... Je te rassure !
@ bientôt Jean-Philippe.